Conférence Jean Poperen
L'association " les Amis du Monde Diplomatique_Dijon " organise une conférence débat sur une figure importante de la gauche :Jean Poperen
“Les Amis du Monde Diplomatique” -DIJON-
Mardi 13 février à 20 h
CONFÉRENCE-DÉBAT
MARIE-THÉRÈSE MUTIN
ancienne première secrétaire fédérale du Parti socialiste de Côte d’Or
ancienne conseillère régionale
ancienne députée européenne
présentera son ouvrage
"Poperen tel qu'en lui-même"
25 ANS DE L’HISTOIRE DU PARTI SOCIALISTE:
d’EPINAY à nos JOURS
Jean Poperen, historien, ancien ministre de F.Mitterrand
A la Maison des Association- Rue des Corroyeurs à Dijon
50 ans d'histoire de 25 ans de l'histoire du Parti socialiste né en 1971 à Epinay "... Nous avons progressé parce que, rejetant toute attitude sectaire, d'isolement, nous avons appliqué une politique d'élargissement, de contacts, nous n'avons pas gardé notre politique pour nous, nous avons cherché à la faire appliquer par d'autres. " Toute la stratégie de Jean Poperen tout au long de sa vie politique tient dans cette phrase. Contrairement à nombre d'hommes politiques jaloux de la paternité d'une idée émise, soucieux de prendre le pouvoir pour la mettre eux-mêmes en action, pour Jean Poperen, grand pourvoyeur d'idées, l'important est qu'elles vivent même si elles sont mises en oeuvre par d'autres. Si on ne comprend pas cette exigence, on ne comprend rien à son parcours politique... " (extrait des pages 234-235 ). "Jean Poperen n'est pas fidèle à une organisation en particulier mais à la gauche elle-même et à l'organisation qui l'incarne le mieux à un moment donné. " (Annie PHILIPPE- Daniel HUBSCHER : Enquête à l'intérieur du PS - Ed. Albin Michel-1991). Jean Poperen, historien, dirigeant de partis (PCF, PSU, UGCS, PS), député-maire dans le Rhône, ministre de 1988 à Un homme de contraste et de paradoxes : " Ce marxiste rigoureux est devenu un partisan inconditionnel de la démocratie, parce que pour lui la place de Jean Poperen : un intellectuel militant : " Etre un intellectuel en politique, c'est replacer chaque fait dans son cadre historique, c'est savoir s'indigner, refonder, innover devant l'Histoire pour la faire avancer, regarder le futur, éduquer, éclairer pour expliquer, enrichir la doctrine et l'indispensable idéologie, celle qui encadre les projets longs, celle qui donne du contenu et du sens." (Laurent Fabius - Hommage rendu à Jean Poperen en 1997, lors de la rentrée parlementaire) Jean Poperen et le Parti socialiste Jean Poperen, si lucide dans ses analyses sur le comportement des électeurs, se trompa beaucoup plus sur celui des adhérents de ses partis successifs : en 1967, quand la coalition des ténors du PSU fut défaite par les autonomistes de Rocard, comme en 1990, au Congrès de Rennes, quand il surestima la capacité ou l'envie des militants de s'en tenir aux textes d'orientation. Mais c'est l'erreur tactique du Congrès - fondateur - d'Épinay qui est la plus souvent évoquée. C'est que Jean Poperen croit trop exclusivement à la force intangible de la ligne politique alors que, dans la vie d'un parti, on ne peut pas évacuer l'aspect émotionnel et subjectif. En l'occurrence, il n'avait pas perçu l'ampleur du rejet de Guy Mollet de la part des nouveaux arrivants. Cette erreur d'appréciation laissera des traces profondes. Jean Poperen ne fera jamais partie du premier cercle des "mitterrandistes", ceux à qui Mitterrand confie les postes-clés. Malgré sa loyauté à toute épreuve, rien ne lui sera octroyé : il devra guerroyer pour obtenir les postes de responsabilités où, pourtant, il excella. Mais il ne réussit pas à réaliser son rêve : devenir Premier secrétaire du PS. Pourtant, grand pourvoyeur d'idées, il n'a cessé de donner un corps de doctrine au PS : le Front de classe et l'union de la gauche avant 1981, le compromis et la confrontation sociale après la victoire, jusqu'à ce que la politique de la "deuxième" gauche triomphe, sinon dans les Congrès du moins dans les esprits. Ecarté du secrétariat, il n'abandonne pas la lutte idéologique. Conscient de la mondialisation inévitable, il étend le champ de ses réflexions à l'Europe et à la planète. "On ne peut pas gagner la bataille politique sans mener le combat d'idées" (Jean Poperen - Le nouveau contrat socialiste - 1985) Toute la vie politique de Jean Poperen est une illustration de cette exigence. La vie politique actuelle, politique-spectacle faite en fonction de la courbe des sondages, manque d'hommes et de femmes de cette trempe. Dix ans après sa disparition, sa démarche n'a rien perdu en actualité. Jean Poperen tel qu'en lui-même : cette biographie permet, à ceux qui le souhaitent, de mieux comprendre l'évolution du Parti socialiste et de la gauche, dans la dernière moitié du XX ème siècle. Le livre de 496 pages est construit en deux parties : la 1ère a été écrite par Poperen lui-même : ce sont des mémoires inachevés qui content la jeunesse de Poperen jusqu'en 1953. La 2ème partie écrite par Marie-Thérèse Mutin couvre la période de 53 à 97.